Lorsque l’on entame un travail sur soi, c’est généralement parce que l’on souffre et que l’on présente un symptôme. On se dit alors qu’une psychothérapie ou une psychanalyse permettront de le supprimer. Mais voilà que ça fait plusieurs mois que le suivi a commencé, et le symptôme est toujours là ! Est-ce normal ? Que se passe-t-il ?
Rassurez-vous, cela arrive en effet plus fréquemment que l’on ne le pense, aussi frustrant que cela puisse être. C’est normal et cela ne veut pas dire que la psychothérapie ne fonctionne pas. Mais comment expliquer cela ?
Mon symptôme persiste malgré ma psychothérapie / ma psychanalyse, pourquoi ?
Tout d’abord, il faut savoir que chaque patient a un rythme, une avancée différents. Ce qui peut prendre deux mois pour l’un peut prendre six mois voire plus pour l’autre. Chaque psychisme est différent du fait de l’histoire du patient, des mécanismes de défense mis en place, etc… A ce niveau-là, il n’y a rien que l’on puisse faire pour accélérer les choses.
Ensuite, on a tendance à oublier que le symptôme a une fonction. A force de se centrer sur le désir de le supprimer, on perd de vue que le symptôme a été mis en place pour signaler qu’il y avait un autre problème plus grand à l’origine. C’est en fait un signal d’alarme. Imaginez une alarme incendie qui se déclenche. Pour que l’alarme s’arrête, il faut éteindre le feu. Dans une psychothérapie ou une psychanalyse, c’est un peu pareil. Le symptôme continue de donner l’alerte tant que le problème de fond n’est pas réglé comme il faut.
Mais ce n’est pas aussi simple que cela. Le symptôme a également une autre fonction, que l’on met souvent du temps à découvrir en suivi.
Le symptôme, pas si inutile que ça !
Le symptôme, bien qu’il fasse souffrir, est aussi utile. C’est la solution qu’a trouvée votre psychisme pour tenter de résoudre le problème de fond. C’est une sorte de compromis que l’inconscient a mis en place pour qu’un conflit interne soit le moins handicapant possible. Autrement dit, c’est une béquille qui permet d’avancer dans la vie et qui a du sens. Mais on le sait bien, il est très difficile de changer, surtout lorsqu’une solution a été mise en place pendant des années. C’est un peu comme vouloir changer une mauvaise habitude.
Seulement là, il faut aussi prendre en compte l’angoisse que cela crée de lâcher la béquille que l’on a utilisée pendant des années. Pour pouvoir le faire, il faut que le patient ait réussi à surmonter toutes ses peurs et trouvé des nouvelles solutions qui soient suffisamment satisfaisantes et sécurisantes pour lui. Et cela peut prendre du temps.
Il y a aussi parfois des bénéfices secondaires à un symptôme, dont on ne se rend pas compte consciemment et qui le rendent aussi très difficile à abandonner. Quoi qu’il en soit, il est très important dans un suivi de mettre du sens sur son symptôme, de comprendre à quoi il sert, ce qu’il vient signaler pour pouvoir mieux s’en défaire et accepter de nouvelles solutions.